Friday, November 14, 2014

Sommet du G20 aux accents de guerre froide

Sommet du G20 aux accents de guerre froide

Mise à jour le vendredi 14 novembre 2014 à 12 h 01 HNE

Radio-Canada avec Associated Press
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Le premier ministre australien, Tony Abbott, lors d'une réunion à la veille du sommet du G20. Le premier ministre australien, Tony Abbott, lors d'une réunion à la veille du sommet du G20.  Photo :  Jason Reed / Reuters
L'Australie et la Grande-Bretagne dénoncent le déploiement de quatre navires de guerre russes au large de l'Australie, où le président Vladimir Poutine est arrivé pour participer au sommet du G20 de Brisbane.
   
La Marine australienne a déployé au moins trois frégates au large de l'Australie à la rencontre du plus puissant navire de la flotte russe dans le Pacifique, le Varyag, qui croise en mer de Corail avec trois navires d'escorte.
   
Le premier ministre australien, Tony Abbott, et son homologue britannique, David Cameron, ont accusé le président russe de se servir de cette démonstration de force pour ressusciter la « gloire perdue » de l'Union soviétique au moment où son économie pique du nez.
   
« La Russie serait beaucoup plus attrayante si elle aspirait à être une superpuissance pour la paix, la liberté et la prospérité, au lieu d'essayer de recréer la gloire perdue du tsarisme ou de l'Union soviétique. » — Tony Abbott, premier ministre de l'Australie
Le croiseur lance-missiles russe Varyag ancré à Vladivostok. Le croiseur lance-missiles russe Varyag ancré à Vladivostok.  Photo :  US Navy
       
Un simple exercice naval, selon Moscou 

L'ambassade russe en Australie a expliqué vendredi que ce déploiement d'éléments de la flotte russe dans le Pacifique fait partie d'exercices prévus, dont le but est de mesurer la portée opérationnelle de ses bâtiments. L'ambassade a ajouté que ces forces pourraient aussi être appelées à protéger le président Poutine, en cas de besoin.
   
Quant au président Poutine, il a fait son arrivée à Brisbane en soirée, affichant un air détendu à sa descente d'avion.
En mer de Corail, les bâtiments russes et australiens auraient établi un contact radio et se seraient entendus pour procéder à divers exercices, selon le gouvernement australien.
   
David Cameron a pour sa part renchéri en déclarant que l'Occident pourrait imposer de nouvelles sanctions à la Russie si elle continuait à attiser la rébellion dans l'est de l'Ukraine.
   
La chancelière allemande Angela Merkel a tenté de calmer le jeu en minimisant l'importance de la présence des navires russes. Elle a dit s'inquiéter bien davantage des multiples atteintes à l'intégrité territoriale de l'Ukraine.
   
L'écrasement du vol MH17 au coeur des tensions
   
Les relations diplomatiques sont très tendues entre Canberra et Moscou depuis qu'un avion de la Malaysia Airlines a été abattu dans un secteur de l'est de l'Ukraine contrôlée par des insurgés prorusses en juillet. Sur les 298 passagers tués dans l'écrasement, 38 étaient australiens. L'appareil a été abattu par un tir de missile russe, selon Kiev et plusieurs pays occidentaux.
   
M. Abbott a dénoncé l'accroissement des activités militaires tous azimuts de la Russie. « Qu'il s'agisse d'agresser l'Ukraine, qu'il s'agisse de l'intensification des vols d'avions militaires dans l'espace aérien du Japon, des pays européens, qu'il s'agisse de la force navale qui est maintenant dans le Pacifique Sud, la Russie est beaucoup plus sûre d'elle maintenant qu'elle ne l'a été depuis longtemps », a déclaré Tony Abbott.

 
Ultimatum russe à la France
   
Les relations ne sont pas non plus au beau fixe entre la Russie et la France, à qui Moscou a lancé un ultimatum mettant Paris en garde si les navires de guerre Mistral qu'elle lui a achetés ne lui sont pas livrés à la date prévue.
   
Citant une source « haut placée », l'agence Ria Novosti a affirmé que Paris avait jusqu'à la fin novembre pour livrer un premier navire, à défaut de quoi la France s'exposera à de « sérieuses demandes de compensation ».
Un des porte-hélicoptères de classe Mistral que doit livrer la France à la Russie sur le chantier de Saint-Nazaire. Un des porte-hélicoptères de classe Mistral que doit livrer la France à la Russie sur le chantier de Saint-Nazaire.  Photo :  Stephane Mahe / Reuters
       
Une rencontre est d'ailleurs prévue entre les présidents français, François Hollande, et russe, Vladimir Poutine, au cours de ce sommet.
   
Moscou, qui a acheté deux navires de guerre Mistral, s'impatiente depuis la décision de Paris, en septembre, de ne livrer ces bateaux qu'une fois que la crise ukrainienne sera réglée.
   
Le sommet du G20 réunit les représentants des 20 pays les plus industrialisés qui représentent environ 85 % de la richesse mondiale.
   
Stephen Harper à Brisbane
Le premier ministre du Canada, Stephen Harper, en compagnie de son homologue néo-zélandais, John Key. Le premier ministre du Canada, Stephen Harper, en compagnie de son homologue néo-zélandais, John Key.  Photo :  PC/Adrian Wyld
       
Le premier ministre du Canada, Stephen Harper, est arrivé à Birsbane tard en soirée en provenance de la Nouvelle-Zélande pour prendre part au sommet qui portera, entre autres, sur la crise en Syrie et en Irak.
   
À ce chapitre, Stephen Harper a déclaré aux journalistes, lors d'une conférence de presse en Nouvelle-Zélande, que le Canada n'offrirait pas son appui à une guerre contre le gouvernement syrien ou toute autre nation du Moyen-Orient, mais bien seulement contre le groupe armé État islamique (EI).
   
Questionné sur les succès ou échecs des six chasseurs CF-18 qu'il a dépêchés au Moyen-Orient pour effectuer des frappes contre l'EI, le premier ministre Harper a expliqué que le succès ne pouvait se mesurer par le nombre de bombes larguées, mais surtout par le fait que ces frappes maintiennent les djihadistes en mode défensif plutôt qu'offensif.
   
Également questionné sur les efforts déployés par le Canada pour lutter contre les changements climatiques, Stephen Harper s'est contenté de saluer l'entente prise par la Chine et les États-Unis de réduire de 26 % à 28 %, sous le niveau de 2005, leurs émissions de gaz à effet de serre. Une entente qui ne devrait pas avoir d'impact, selon lui,  sur le projet d'oléoduc Keystone XL entre le Canada et les États-Unis.
   

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